Al Denton

aldenton

– Le journal de l’auteur mort est un corps étendu. Comme l’auteur, sauf s’il a choisi la crémation. Mais sur le principe ça ne change rien. Le pourrissement est une brûlure ralentie.
– Le journal de l’auteur mort est une bouée lancée depuis le passé pour qui est absent du présent. La mélancolie se paye avec ce genre de monnaie. Un esprit descend sur nous des cimes, on regagne de la chair et tout redevient différent, on cesse de manger du « semblable ».
– De fait, dans le journal de l’auteur mort, l’identité devient une denrée secondaire, issue de la transformation des différences. Au départ, de façon brute, il n’y a que des différences, il n’y a que du corps.
– Il n’y a pas d’intellectualité pure dans le journal de l’auteur mort. Des notes de bas de page prouvent qu’il a sué, qu’il a aimé, purulé, copulé, qu’il a éprouvé les limites de son cadavre au-delà du concevable.
– Des notes de bas de page prouvent que l’auteur mort a échoué à retranscrire cette mise à l’épreuve de son propre cadavre, et prouvent donc que le monde était antérieur au réseau.
– Le langage et le « oui » et le « non » sont l’effet du réseau. La parole est l’effet du monde.
– Le journal de l’auteur mort n’est pas là pour créer du consensus, n’est pas là pour être mâle ou femelle. Le journal de l’auteur mort a suffisamment de connectique embarquée pour que vous choisissiez de vous brancher sur un port ou un autre. Le journal de l’auteur mort vous permet de choisir le quai et le numéro du bateau.

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Revue Angoise N°4 | 2013

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